À propos
Dédié à la connaissance, au partage et à la promotion de la botanique en Algérie, le Réseau national de botanique, dénommé, ci-après, « Botanique Algérie », a été créé, dans le cadre de la mise en œuvre du projet sous régional portant sur « La conservation de la flore et des habitats naturels avec les populations locales dans le sud et l’Est du bassin méditerranéen », en partenariat avec l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Ce réseau diversifié et composé aussi bien de professionnels que d’amateurs en botanique, qui, préoccupés de voir disparaître certains habitats naturels et par conséquent la flore qui leur est inféodée, ont décidé de joindre leurs efforts pour la promotion de la botanique et la conservation de la flore et ont aboutit à la création de ce réseau dont le but est d’améliorer la connaissance floristique en Algérie et à conserver les taxons végétaux menacés de disparition, en initiant des projets de conservation in situ et ex situ.
Située entre les deux empires floraux l’Holarctis et le Paleotropis, l’Algérie possède une richesse floristique intéressante, avec plus de 3 000 espèces végétales, le nombre d’espèces endémiques se situe aux environs de 250 espèces, soit 8 % de la flore nationale. La majorité de ces espèces appartiennent à l’élément méditerranéen. On note que l’endémisme décroit du nord au sud, avec une végétation plus spécifique et largement adaptée à la rudesse du climat.
Le changement climatique bouleverse les écosystèmes naturels et les aires de répartition des espèces, ce bouleversement est rapide à tel point, que la végétation peine à s’adapter, ce qui provoque des dépérissements massifs de certaines essences, telles que le Cèdre de l’Atlas, le cyprès du Tassili et le sapin de Numidie.
Une augmentation de 2 C° correspond à une élévation minimale de 200 m d’altitude des ceintures de végétation, ce qui aura pour conséquence, l’élévation en altitude des ceintures végétales. Des espèces expansionnistes et thermo-méditerranéennes se trouvent hissées vers plus d’altitude, à l’image du pin d’Alep et du chêne vert qui concurrencent le cèdre de l’Atlas appelé à disparaître si des mesures urgentes de conservation ne seront pas mises en place pour riposter à cette tendance hautement confirmée sur le terrain.
L’ampleur et le degré du phénomène d’enrésinement qu’imprime le pin d’Alep sur les espaces boisés est tel que certaines espèces de feuillus se trouvent carrément envahies par ce taxon à forte dynamique d’expansion, doublé d’une large plasticité et d’une résilience élevée.
Partant de ce constat, l’objectif de ce réseau de par sa déclinaison opérationnelle vise à aboutir à la création d’une plateforme dynamique permettant d’assoir une certaine veille écologique de portée opérationnelle.
Son assise géographique est toute aussi intéressante car il couvre l’ensemble du territoire national en se greffant aux à l’ensemble des conservations des forêts, des aires protégées existantes ainsi qu’aux universités et instituts de recherche existants. Cette démarche permettra la prise en charge et la couverture de l’ensemble des secteurs biogéographiques, tant par des projets de conservation que ceux indexés à l’actif de la recherche opérationnelle.
Pour ses activités liées à la classification systématique des plantes, le réseau s’appuiera sur des outils de référence, classiques et récents, à l’image de la flore de Quézel et Santa, qui demeure la flore la plus utilisée dans la détermination floristique en Algérie, ainsi que le nouveau système APG : Angiosperm Phylogeny Group qui met à profit les dernières connaissances acquises grâce à la biologie moléculaire, comme deuxième référence en la matière.
En effet, cette nouvelle classification botanique reste la plus importante et la plus utilisée aujourd’hui dans les inventaires floristiques, elle a, par ailleurs, permis d’introduire, des changements notables au niveau des familles botanique par rapport à la classification classique.
S’agissant du réseau Botanique Algérie notamment son interactivité, la Direction générale des forêts s’engage à le doter d’un site web dynamique, permettant de faciliter les échanges, de maximiser et de centraliser l’information sur la botanique en Algérie mais surtout de communiquer sur les principales réalisations dans ce domaine.
Structuré en quatre principaux volets, ce site web est architecturé, autour des rubriques suivantes :
La première rubrique dédiée aux activités scientifiques, traitera des principales préoccupations du moment à savoir une base de données taxonomiques et une base de données qui sert à la numérisation des herbiers d’Algérie. Cette rubrique s’intéressera particulièrement aux questions liées aux espèces endémiques, menacées, rares et celles à haute valeur patrimoniale.
La seconde rubrique en charge des aspects à vocation pédagogique, se projette dans une démarche de renforcement de capacités, moyennant une palette d’activités centrées sur des cycles de formations au profit des gestionnaires des espaces naturels, des sorties pratiques sur le terrain, pour l’initiation ainsi que de la prospective.
La publication, une des principales rubriques de ce réseau, s’inscrit dans une démarche de collecte d’informations ayant trait à la botanique en Algérie. Elle constitue, à cet égard, un espace ouvert au partage des connaissances et de l’information liées au monde végétal dans son contexte le plus large (ethnobotanique, noms vernaculaires, vertus médicinales, mode de culture, localisation géographique, etc.).
Le site web sera aussi doté d’une rubrique s’inscrivant dans une optique opérationnelle, dédiée essentiellement aux initiatives de conservation in situ et ex situ ainsi qu’aux projets de restauration que mènera l’institution à l’égard de la préservation du patrimoine floristique et à la reconstitution des habitats et des espèces.
Tel est l’objectif, le contenu et la portée de ce site web, qui, à travers la convergence dynamique de ces principaux axes et surtout l’apport, l’accompagnement et l’appui des botanistes, permettra de contribuer à la création d’un espace voué à l’échange et l’approfondissement des connaissances dans ce domaine tant vaste que complexe qu’est la flore méditerranéenne.